mardi 12 novembre 2013

Le levier de l’innovation

Dans son ouvrage, "Innovate Or Die: Outside the Square Business Thinking" [i] Jack Collis explique que sans l’innovation, les organisations seront appelées à mourir.   Rien de surprenant, puisque l’innovation est considérée, de nos jours, comme un levier important à l’économie.

Mais si l’innovation sert de levier à l’économie, quel est celui de l’innovation?

M. Albert Lejeune, Ph.D., dans l’énoncé de sa recherche sur la soutenabilité [ii], nous donne une piste de solution en posant cette autre question : « Comment la logique abductive, celle qui devrait mener à l’innovation, émerge-t-elle au sein d’un groupe d’individus qui cherchent à introduire la soutenabilité dans un modèle d’affaires? »

Prenons un léger recul, pour bien comprendre ce qu’est la logique « abductive ».  L’abduction est un mode de raisonnement utilisé dans le processus de découverte par « sérendipité » (faite de façon inattendue, car faite accidentellement, à la suite  d’un concours de circonstances).  C’est la troisième dimension des formes de raisonnement, qui complète celles de la déduction et de l’induction.
Ainsi, la logique abductive consiste à émettre des hypothèses (idées) à partir d’observations réalisées sur le terrain. Au départ, celles-ci sont dénuées de fondement scientifique, mais elles seront justifiées par les étapes ultérieures de la démarche logique.  C’est alors que se produit ce que Bernard Lonergan appelle l’insight : "L'insight est le trait de lumière, le « déclic », en termes plus techniques, la saisie, la découverte d'une intelligibilité. Par lui, on découvre une explication, on saisit une unité possible. Il fait passer de l'obscurité à la lumière, du désordre à l'organisation, du tâtonnement à la simplicité de la solution; en d'autres termes, du niveau sensible à une explication d'ordre intelligible." [iii]
 
Le levier de l’innovation commence donc par l’émergence des idées, lesquelles surviennent suite à différentes situations.  Ces idées seront par la suite assemblées (regroupées), comme les indices d’une énigme, jusqu'à l’émergence de l’insight (ou l’éclair de génie).

Voilà la réponse à mon questionnement!  Par contre, ceci ne répond pas à l’interrogation de M. Lejeune...

Sans prétendre connaître la réponse à sa question, peut-être qu’une partie de la solution se retrouve dans le modèle d’innovation qu’a introduit Cognizant (le sujet de mon prochain article)!



[i] Jack Collis, Innovate Or Die: Outside the Square Business Thinking (HarperCollins Publishers Australia, 2007).
[ii] Albert Lejeune, “Soutenabilité - Thèse au DIC,” 2013, http://www.albertlejeune.com/These%20au%20DIC/
[iii] Bernard J. F. Lonergan, Insight: A Study of Human Understanding (Harper & Row, 1978).

4 commentaires:

  1. Simon-Pierre,

    La lecture de ton article a coulé très bien. Tu te permets même un "teaser" à la toute fin. L'élément important de l'innovation est, à mon avis, la créativité (trouver des solutions à des problèmes détectés). La motivation est un catalyseur de cette dernière. J'ai toujours pensé que j'étais trop "cartésien" pour engendrer beaucoup de créativité. Cette façon de penser change en m'ouvrant à d'autres connaissances (de d'autres domaines). Voilà, je travaille à ce levier.

    PL

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  2. Pour faire suite à ton commentaire, Patrick, le monde du travail où tout est réglé avec des processus à suivre, même dans les résolution de problèmes, ne nous incite pas à utiliser et développer notre créativité. Je réalise que de se mettre en situation de créativité demande un certain effort et que cet effort commence justement en s'ouvrant à d'autres connaissances.

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  3. super intéressant comme blog! Je serais d'accord avec Yan et David Kelley sur la difficulté de la créativité.
    Justement je suis allé à une conférence ce matin, donnée par Mme Aubry de la chair de gestion de projet de l'UQAM, et elle à énoncé quelque chose qui me pose un problème depuis ce matin. Je travaille en ce moment a structurer mon PMO différemment, je vais donc lire des ouvrages, trouver les meilleures méthodes ou idées, mais ce matin, j'ai appris que tout cela ne vaut pas grand chose, et que le meilleur PMO est celui qui répond à un besoin qui est basé sur l'environnement organisationnel, la compréhension de la connaissance de l'entreprise, et différents autres facteurs. Je dois maintenant être créatif, innover pour trouver la réponse à de nouvelles questions: par ou commencer, comment expliquer à la direction que ce que je fais n'est pas basé sur le meilleur modèle, comment être sur que ce que je fais est ok etc.. et c'est la que je rejoins le commentaire de Yan: la connaissance de ce matin me permet de voir les choses différemment mais m'oblige à aller plus loin dans la démarche et l'effort, pour espérer au final avoir été créatif et innovateur!

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  4. Interessant! Suite à l,article du blog ! Amon avis on ne change pas le monde en un avant-midi. C,est en accumulant et en structurant les petites idées qu'on arrive à modifier la trajectoire d'une entreprise dans une direction souhaitable. Le concept Cognizant est interessant à ce niveau car comme tu pourras l'exporer, ils ont trouvé plusieurs facons de formalisé, évaluer et structuré l'innovation. Ils ont surtout réussi à modifier la culture en ce sens.

    Également, les communautés de pratique peuvent etre une belle source d'inspiration et comme tu l'explique peut servir de ''levier'' pour les nouvelles idées.

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